Skip to content

SPAM®

Après une grande et longue attaque de spam, Champion Tucker tente un retour. L’Europe orientale a complètement bouffé la base de données MySQL du site avec des promesses d’élargir notre saucisse. Malgré ces promesses la saucisse de CT reste modeste (mais suffisamment grande pour les recettes que nous avons en tête, merci). Cette offensive vous a aussi laissé mystérieusement sans droit de parole – mais il semblerait que les commentaires sont de nouveau en marche. Alors maintenant vous pouvez de nouveau nous dire, « Non, ne soyez pas timide, d’où je suis votre saucisse me semble fort élargie », ou autres messages d’amitié. Le flux RSS semble marcher qu’à moitié aussi, alors on va utiliser facebook comme RSS pour le moment avant de trouver d’autres solutions.

On va revenir à nos saucisses plus tard mais CT trouve le moment fort propice de vous parler non pas de spam, mais de  SPAM®. Car étymologiquement, le mot spam, le fléau de notre monde post-moderne, vient du  SPAM®, une délice culinaire du monde moderne, à travers ce sketch de Monty Python comme on explique ici :

Car dans le monde fantastique de la cuisine culinaire britannique le  SPAM® (raccourci de spiced ham, ou jambon épicé, comme on vous explique ici) a joué un grand rôle. Quoi qu’on dise de cette viande qui n’en est pas tout à fait une, à une époque où l’Europe sombrait sous le joug de Hitler, le  SPAM® est arrivé en Angleterre comme un noble chevalier sur un grand destrier blanc pour sauver tout un peuple pendant nos heures les plus noires.

Comme beaucoup de pays pendant la Deuxième Guerre Mondiale, il va sans dire que les denrées alimentaires étaient limitées. Le bruit de nos ventres vides et gargouillants attirait le Luftwaffe et les Stukas qui semblaient chercher des compagnons avec qui s’accoupler. Heureusement les Etats-Unis étaient là pour restaurer le silence autour de la table familiale et le  SPAM® est arrivé en Angleterre. Comme dit Colin Spencer (British Food), pendant la guerre « Le  SPAM® était omniprésent. Il se pointait aux funérailles, servi froid avec des oignons au vinaigre, ou aux mariages, émincé dans un vol-au-vent. » Du coup il nous permettait d’enterrer nos morts et de s’aimer de nouveau. Et comme on sait, c’était la guerre alors il y avait beaucoup plus de mariages et d’enterrements. Avec un placard plein de  SPAM®, un couple pourrait maintenant se marier samedi et puis se faire enterrer le vendredi suivant.

Mais le  SPAM® avait aussi un rôle social. Kate Colquhoun (Taste) évoque les « Communal Feeding Centres » ou « British Restaurants » de la guerre, des cantines établies dans les écoles et les églises, qui servaient des repas pas cher, sans avoir besoin de coupons, où on servait du fish pie (voir notre recette !), bread pudding, et du Spam : « de la nourriture qui gardait la morale de la main d’œuvre et qui renforcait l’esprit communautaire. » Si une armée marche à son estomac, notre estomac était plein de  SPAM®, et elle marchait pas mal, n’est-ce pas Mr Hitler.

Le spam s’est répandu dans le monde grâce au G.I.s et au colis de nourriture américains parachutés dans les zones sinistrées, surtout en Asie, où il a été adopté par la Corée, le Japon, les Philippines et la Chine. Quand on pense qu’au même temps que de découvrir le Coca, les Luckys et le chewing gum, la France de la Libération aurait pu aussi se trouver séduite par le Spam. Aujourd’hui dans les bistrots de Paris on aurait pu manger du Spam bourguignonne, et du Spam au vin. Pourquoi la France a-t-elle été épargnée ? Il paraît que vos colis de nourriture arrivait en France à Marseille et c’est le Red Cross britannique s’occupait de ces colis. Est-ce que nous on allait vous donner du  SPAM® ? Ah non, messieurs ! On voulait le garder pour nous ! Pour renforcer notre esprit communautaire pendant nos mariages et nos enterrements ! Le Red Cross a plutôt expédié du rouleau de viande inférieur à travers l’Europe, comme on apprend ici – ainsi que des boîtes de sardines, et c’est la raison pour laquelle on mange toujours beaucoup de sardines à Marseille de nos jours.

Comme les Marseillais avec la sardine, on a continué notre amour pour le  SPAM®, parce que on adore des choses qui ont un joli packaging et une couleur rose – comme on aime Starbucks et Barbie, et comme on aime le Père Noël et ses genoux. Il y a quelque chose de facile chez le  SPAM® aussi, quelque chose qui se marie bien avec le goût anglais pour la liberté, la nourriture précuite et pré-digérée, l’ouvre-boîte et le four à micro-ondes.

Comment cuisiner le  SPAM® ? Le  SPAM® peut remplacer votre charcuterie dans toutes les situation porcines du quotidien. Remplacez votre jambon à l’os par du  SPAM®. Servez du  SPAM® au lieu du petit salé. Sinon Voici une petite recette pour le Spam si jamais vous en trouvez et vous ne savez pas quoi en faire. Le  SPAM® fritter se trouve toujours dans nos Fish&Chip Shops, si on cherche bien. C’est une recette de Marguerite Patten, la doyenne des chefs télévisés et bien connue pour ses émissions de radio et ses livres pendant la guerre qui expliquaient comme faire des repas sains avec de l’œuf en poudre et deux éclats d’obus. Elle a écrit un livre de recettes sur le SPAM® et elle a 95 ans. Comme quoi le SPAM® est très bon pour la santé aussi.

340 g boîte de Spam
Huile de friture

L’appareil:
100 g farine
Sel
1 grand œuf
Une demi verre de bière

1. Mélangez tous les ingrédients pour l’appareil dans un saladier. Il faut que le mélange soit bien épais pour fournir un beau manteau doré au  SPAM®. Coupez le SPAM® en 6-8 tranches.
2. Dans une friteuse ou dans un wok, réchauffez l’huile.
3. Trempez les tranches de SPAM® une ou deux fois dans l’appareil et puis laissez-les tomber dans l’huile chaude. Laisser frire 3-4 minutes jusqu’à ce qu’elles soient dorées. Egouttez sur de l’essuie-tout et servez avec des éclats d’obus et de l’oeuf en poudre à vos prisonniers allemands.

Share