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Cockie-Leekie, Cockaleekie, etc

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Soyez sûr qu’il a bien goûté au plaisirs de Belzébuth avant de commencer

Une bonne vieille recette avec un nom bien débile qui fait rigoler comme une petite fille. Imaginez un plat qui s’appelle « Bitte-ou et pisse-ou » et voilà. Ici le zizi, c’est le coq, et le pipi, c’est le poireau, et dans certaines versions de cette recette (Mrs Beeton en particulier, et on parlera plus de Mrs Beeton plus tard) c’est tout ce qui va dedans.

C’est un « one pot warmer », une soupe à une casserole qui vient de l’Ecosse, mais les Gallois disent qu’ils l’ont inventée aussi, et on comprend qu’on peut se battre pour une soupe, c’est un casus belli beaucoup plus noble que le pétrole ou les barbes. C’est vrai qu’il a une austérité presbytérienne, mais CT ne veut pas commencer une guerre religieuse, ni fâcher les Gallois.

Dorothy Hartley dans son livre Food in England donne un avertissement sombre pour tous ceux qui oseraient toucher au plat : « Les Ecossais ont préservé cette bonne vieille soupe sans la changer pendant des siècles. Je n’aime pas penser à ce qui arriverait à l’étranger qui essayait de trafiquer le Cockaleekie ». Elle prône aussi l’utilisation d’un « vieux coq décharné et dépravé » parce qu’il y a moins de gras. Le plat doit « mijoter et mijoter et mijoter, et puis mijoter encore jusqu’à ce que la volaille est du chiffon, et le bouillon est joli ».

Pour bien dépraver votre volaille, introduisez votre coq aux péchés de ce monde avant de le tuer, (après est trop tard et compromettant pour le chef). En plus que la fierté qui vient naturellement au coq, vous pouvez essayer la luxure, la paresse, et l’envie; il faut dire qu’il est toujours drôle de voir un vieux coq en colère, en train de boitiller tout congestionné dans le bas cours avec son déambulateur pendant que vous le harcelez avec une botte de poireaux; jouer aux cartes avec un coq est une très bonne idée, faites monter les enjeux jusqu’à parier sa vie. Evitez la gloutonnerie, sinon il perdra le côté décharné. Vous pouvez aussi utiliser une poule, ou un chapon, sans avoir à toucher aux tentations du diable. (Pour vous, il va falloir quand même faire une échange monétaire pour le dépouille d’une créature tuée pour votre gloutonnerie – à vous de voir avec votre conscience, ou avec votre Dieu, ou avec votre généraliste, psychologue, ou psychiatre, et avant de commencer la recette, sinon vous pouvez toujours faire un simple bouillon de poireau qui nettoie bien).

Alors oui, la recette, elle a survécu aux siècles alors ça déconne pas, et comme toute soupe d’antan c’est une merveille de simplicité goûteuse qui réchauffe les coins froids et oubliés du souvenir humain.

500 g de pruneaux
1 kg bœuf (jarret, macreuse, etc)
Un coq, chapon, ou poulet
1.5 kg poireau
Sel et poivre



Laissez tremper les pruneaux (dans du thé !). Mettez le bœuf dans une grande casserole, assez grande pour votre volaille dépravée. Couvrez le bœuf d’eau, faites bouillir. Ecumez, et laissez mijoter 1 heure. Assaissonez et ajoutez la volaille. Ajoutez la moitié des poireaux liés par un corde en faisceau. (Selon Dorothy Hartley vous pouvez aussi ajouter deux poignées d’orge perlé à ce moment-ci). Un coq va prendre beaucoup plus de temps à cuire alors c’est le moment de le laisser « mijoter, mijoter, mijoter… jusqu’à ce que le volaille est un chiffon». 20 minutes avant de servir enlevez le faisceau de poireaux, et ajoutez les pruneaux. Tranchez le restant des poireaux très fin, et ajoutez les au bouillon 5-10 minutes avant la fin du cuisson, selon votre goût.

Servez du bœuf, du poulet, des poireaux et des pruneaux dans un plat, et préparez vous pour la prochaine guerre. Pour manger ce plat, habillez vous comme :

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Un écossais ou…. Une Galloise ou………. Un Taliban ou…..Un Womble

C’est l’heure de choisir de quel côté vous êtes.

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